Déclaration liminaire de SUD éducation au CSA départemental du 8 février 2023

Déclaration liminaire de Sud éducation 05

CSA-SD du 8 février 2023.

Les moyens alloués aux collèges du département des Hautes-Alpes sont encore une fois insuffisants. Certes, ils sont les mêmes que l’année dernière. Mais, de fait, nous restons dans la pénurie. Il va donc falloir faire mieux avec pas assez. Ainsi, l’administration de la DSDEN a de nouveau été dans l’obligation de jongler avec des moyens insuffisants en déshabillant un établissement au profit d’un autre sur des critères principalement quantitatifs. Le travail n’a sans doute pas été simple et le résultat pose question. On peut parler, par exemple, du collège de Serres où la classe de 3^e aura plus de 30 élèves. Est-ce à dire que dans une classe aussi chargée les élèves vont pouvoir réussir leur scolarité ? Il est vrai que la France est le plus mauvais élève dans ce domaine en Europe. Que ce soit dans les classes du primaire avec 22,1 élèves ou au collège avec 25,6, les classes françaises sont les plus chargées de l’Union européenne. On utilise souvent la comparaison avec les autres membres de l’Union pour faire passer des réformes, comme celle des retraites. Mais, là pour le coup, nous n’avons pas entendu notre ministre s’appuyer sur cette étude. Pour rappel, la moyenne de l’UE dans le primaire est de 19,3 dans le primaire et est inférieure à 21 dans les collèges¹. Alors, non, on ne peut pas dire que notre département est bien doté. Non, on ne peut pas dire que la République française réalise les dépenses nécessaires pour assurer un service public d’éducation digne de ce nom. Dans le même temps, le privé lui, se porte bien. Une autre étude a démontré que les lycées privés parisiens sont beaucoup mieux dotés que leurs homologues du public². Elle est où l’école de la République ?

On peut, peut-être, poser la question à notre ministre dont la nomination était un gage d’ouverture et de dialogue social. En fait non, rien de nouveau. On reste dans la continuité du ministre Blanquer. On prend une décision, on l’annonce à la presse. Il est où le dialogue social ? Des exemples peut-être ? Eh bien l’heure de soutien en 6° qui fait disparaître une matière, la technologie, dans ce niveau, détruit de l’emploi et va encore augmenter les heures supplémentaires. Parce que, comme chacun sait, les professeurs français, qu’ils soient des écoles ou du secondaire, ne travaillent pas assez longtemps. Ce doit être pour cette raison qu’ils sont si mal payés. Mais rassurez-vous, la solution a été trouvée. Faire travailler les professeurs deux heures de plus par semaine, les payer des clopinettes et les rendre corvéables à merci. C’est cela l’augmentation des salaires des professeurs : travailler plus pour gagner proportionnellement moins.

Alors non, que ce soit dans la politique globale mené par le ministère ou dans les moyens attribués à notre département, nous n’avons pas trouvé une seule raison de nous réjouir. C’est au contraire, l’abattement et la colère qui dominent dans les salles professeurs et les salles des maîtres.